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LE BLOG D'AS MALICK NDIAYE

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La polémique de la photo de Frederic Laurent: L'hypocrisie au service du nationalisme.

Un geste minable s'il se prétend gratuit
Un geste minable s'il se prétend gratuit 

"Un geste provocateur devient minable s'il se prétend gratuit" Moi...
  
Les effluves nauséabonds du débat sur l’identité nationale à peine dissipées que faut-il pour mettre en branle la légendaire mauvaise foi française ? Rien de plus simple : prenez un abruti qui se prétend photographe et demandez-lui de faire un cliché « politiquement incorrect ». Lorsque le jury de la FNAC de Nice a donné le prix « coup de cœur » à la photographie de Fréderic Laurent, pouvait-il  ignorer la signification profonde de la démarche ? Seulement voilà : nous vivons une époque formidable, où à cause de l’explosion des outils de communication, des gens médiocres, prêts à tout pour faire parler d’eux, n’hésitent plus à faire preuve de vulgarité et d’imbécilité, en se basant sur le calcul (au demeurant très juste) que les média du monde entier vont s’emparer de leur geste. Pourvu que cela buzze. On a vu des caricatures insultant vis-à-vis des musulmans, on a vu des livres faisant commerce de la haine, on a entendu des chansons jouant la provocation envers des catégories entières de population. Parmi toutes ces œuvres, il y a des œuvres d’art mais aussi de véritables torchons et c’est le cas de le dire.

 Je ne vois pas la qualité esthétique de cette photographie montrant un jeune homme sur la pointe des pieds, le pantalon sur les chevilles, en train de s’essuyer avec le drapeau tricolore.  Je ne la nie pas non plus. Il ne s’agit pas de cela ici. Encore moins, de la sacro-sainte liberté des artistes qui ne saurait être remise en question. Ce qui m’intéresse, c’est la pertinence artistique ou politique d’un projet qui insulte des millions de personnes dans ce qu’ils ont de plus sensible : leur orgueil tribal, leur croyance, leur drapeau. L’art peut être dérangeant, violent, dissident, irrévérencieux. Mais lorsqu’il devient vulgaire et que cette vulgarité prime sur la qualité fondamentale de l’œuvre, il y a problème. Peut-être que ce jeune homme a du talent, peut-être aussi qu’il porte un message en lui, mais alors il faut que ce message soit entendu et débattu. C’est là où je voudrais en venir dans mon propos, en essayant d’analyser le discours que porte la photographie.

La réaction irresponsable de l’auteur m’a choqué. Il parait qu’il se serait étonné du ramdam causé par sa photo,  disant qu’il ne comprenait pas cette polémique autour de pas grand-chose. Pas grand’chose ? Ce n’est vraiment pas grand-chose, que de s’essuyer le cul avec le symbole de ralliement d’une nation entière ? Si malgré tout, il avait avancé les raisons qui l’ont poussé à réaliser ce cliché, il aurait fait état de la dimension militante de son œuvre et aurait gagné du respect dans son engagement. « J’ai insulté la France et les Français, parce qu’ils le méritent et voilà pourquoi ils le méritent ». De tout cela il n’y a rien. On a donc l’impression d’une débile blague de potache avec pour seule ambition de bomber le torse dans la cour de récré, puisque fatalement le fameux buzz nous aura élevé au rang de poète maudit.

Il aurait même pu toiser le tribunal populaire en sortant une saillie à la Gainsbourg, « je vous emmerde tous, je fais de l’art ». Outre le panache qui accompagne ce genre de déclaration, on aurait parlé d’une posture d'incompris qu’on admire ou qu’on honnit mais qui croit en sa raison. Au lieu de cela, il s’est barré, la queue entre les jambes, acceptant même que sa photo soit retirée du concours. Lorsqu'on se prétend citoyen ordinaire, on fait des photos ordinaires, pas du "politiquement incorrect".

J’en veux à ce Frederic Laurent parce qu’il s’est montré incapable d’assumer son geste. Ce faisant il laisse les politiciens français populistes et hypocrites, promptes à s’ériger en gardien de l’identité française, donner  une signification et une symbolique à cette photo qui n’ont peut-être rien à voir avec son intention. Quand on fait acte de provocation en art, on doit être prêt à risquer sa peau pour la portée « alethurgique » de cet acte ne soit pas vicié. On n’écrit pas un texte sur les camps de concentration en prétendant qu’on voulait décrire le coucher du soleil à Dachau. Si on ne met pas sa parole d’auteur dans la marge, si on prend le parti de disparaître de la bagarre péritextuelle, on ne mérite pas la responsabilité artistique de son œuvre.

Quelle sont les conséquences de cette photo ? Il suffit de regarder la vitesse avec laquelle, à la suite des politiques, les groupuscules d’extrême-droite s’en sont emparés. Surtout qu’en insert sur la même page, le quotidien qui l'a publiée s’est débrouillé pour mettre la photo de deux personnes noires. L’association entre immigration et mépris de la France est bien tentante pour le coup, même si on ne peut pas dire que ce Fréderic Laurent ait le même profil que les jeunes maghrébins qui sifflent La Marseillaise ou brûlent le drapeau dans les rues de Marseille, Paris ou Strasbourg. Cette fois, est-on tenté de dire, c’est une affaire franco-gauloise. D'ailleurs, sur le fait d'en accuser les immigrés, le landernau politique est bien embêté et l’extrême-droite divisée. Pourtant, les nationalistes forcenés trouvent le moyen de lier les deux problèmes. Si la France en est arrivé là, c’est parce qu’elle n’a rien voulu faire face aux agressions multiples dont les immigrés se sont rendus coupables. Ce photographe, après tout, est peut-être une des victimes collatérales de l’influence islamo-africano-turque qui corrompt les jeunes français. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à demander à ce que cet ingrat soit déchu de la nationalité française et retourne dans son pays. Reste à savoir lequel. Tout cela m’agace profondément parce que le débat sur la République et le patriotisme a toujours été orienté sur la question de l’immigration. Or, il semble depuis des décennies voire des siècles, des Français non issus de l’immigration font preuve de lâcheté et d’un manque de patriotisme flagrant sans qu’on y trouve à redire. Nul besoin de rappeler l’épisode douloureux de la deuxième guerre mondiale. D’un autre côté, les paroles irrévérencieuses, des gestes de provocation envers l’Etat français ou ses représentants n’ont pas commencé avec les « pas tout à faits » (l’expression est de l’écrivaine canadienne Bharati Mukherjee).  Rappelons-nous Léo Ferré chantant Ils ont voté et regrettant qu’il n’y ait pas moyen de se faire « anglais ou suisse ou con ou bien insecte », ou Brassens bichant face aux pandores en train de crever ou encore Renaud qui mérite d’être cité dans le texte :

« J'en ai plein les bottes de ce bled
Le France est une banlieue merdique
Comme dit mon copain Mohamed » (la chanson du loubard)

Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ? » (Aux flics)

Il n’y a pas que les NTM, les Pit Bacardi et les Sniper. Et bien avant eux,la littérature « sérieuse » abonde en invectives contre la France. Tristan Corbières et sa Pastorale de Conlie règle ses comptes avec la république assassine, tout comme Xavier Grall qui affirme : « Du Djebel Amour à la Montagne Noire, que de similitudes. Même tyran : l'État français. Même victime : le paysan. Même flic : le CRS (…). Quand on a vu la France torturer, on ne peut mettre que des bémols à la chanson dont on nous avait bercés (…). L'image de la France que je m'étais formée, très haute et pour ainsi dire mystique, se trouva à jamais ternie » (La Génération du Djebel, 1962   ). Certes, il s’agit là de deux auteurs bretons que l’ont pourrait ranger dans la catégorie des dissidents. Qu’en est-il du tonitruant « Je chie sur la France » de Jean-Patrick Manchette dans son Journal posthume paru chez Gallimard en 2008 et qui n’a jamais fait perdre son sang-froid à un politicien ?

Tout cela pour dire que le cliché de Frederic Laurent, pour impertinent qu’il soit, risque de poser sur la place publique française un autre débat que celui véritable de la France mal aimée. Ce geste iconoclaste pourrait devenir un acte dans le sens sartrien du mot. Si son auteur sort du bois et explique pourquoi cette France n’a plus le respect de ses enfants qu’ils soient Blancs ou autres. C’est à l’artiste d’assumer et de ne pas laisser son œuvre détournée de sa vocation et servir encore une fois de prétexte à la chasse aux étrangers.

 

Mon interview dans Afrique Plus

El hadji Malick ndiaye sur Haïti 

J'ai accordé un entretien à une radio communautaire d'Ottawa, CHUO FM 89.1. L'animateur voulait m'entretenir de l'article posté avant celui-ci.

L'entretien s'est déroulé samedi à 7h20 et je venais de me reveiller. Je n'ai pas du tout aimé ma "prestation".

J'ai été totalement surpris par la première question et je ne pense pas avoir bien répondu. J'aurais pu effectivement analyser la notion de solidarité sur les plans étymologique et conceptuel puisque que le mot est bien présent dans la recherche en sociologie en philosophie ou en théologie. La jonction entre solidarité et charité est bien réelle mais pas exclusive, or je donne l'impression que c'est la seule façon d'appréhender le mot. J'aurais dû montrer pourquoi la solidarité a une valeur éthique, pas seulement comme principe matérialiste, mais comme une idée reversive. On donne parce qu'on reçoit et parce que les catastrophes naturelles sont une menace constante partout. Aider Haïti c'est faire ce qu'on aurait fait pour nous.

Sur l'avant-dernière question, je n'ai pas non plus donné une réponse satisfaisante. L'idée d'un retour des citoyens Haïtiens en Afrique n'est ni bonne ni mauvaise en soi, encore moins farfelue sauf à considérer (par l'absurde) que tous les Haïtiens répondent à cet appel. En fait, j'ai voulu exprimé deux choses:

D'abord la décision d'Abdoulaye n'est pas sortie de nulle part. Je le soupçonne d'avoir entendu parler de ces Guadeloupéens qui avaient entrepris des démarches pour s'établir au Sénégal et d'avoir voulu faire feu de ce vieux rêve que caressent beaucoup d'afro-descendants. Il se peut aussi que ce soit dans son esprit retors un moyen de faire tomber une pluie de dollars occidentaux sous couvert d'aide au retour. N'oublions pas que selon lui ce sont les ceux qui ont déporté les Haïtiens qui devraient financer ce projet. Mais il me semble qu'un Président responsable ne serait pas engagé orbi et urbi à offrir une région de son pays, sans que le débat ait été posé en amont. Seuls les despotes agissent ainsi. Je n'ai pas vraiment précisé ma pensée. Ce n'est pas une idée farfelue, c'est un calcul, un coup médiatique, tout ce que l'on veut mais pas une sottise. Enfin Abdoulaye Wade a l'art de transformer une idée crédible en n'importe quoi. Question d'argumentation? De raisonnement? Considérons ces deux énoncés:

1- "Si ce ne sont que quelques personnes, nous leur offrirons un toit et un bout de terre. S'ils viennent en masse, nous leur donnerons une région".

2- "Le peuple sénégalais et son gourvenement ne ménageront aucun effort pour aider le peuple frère d'Haïti. Nous réfléchirons le cas échéant aux modalités pour offrir l'asile aux Haïtiens qui le solliciteraient".

La différence entre ces deux énoncés est que la seconde est diplomatique et la première est un discours de comptoir.

Alors le Sénégal peut-il offrir l'asile aux Haïtiens? Chacun a son idée là-dessus et la mienne est que sur le principe, je suis pour une liberté totale de mouvement sur la planète. Mais pour autant la chose est-elle à prendre à la légère? Il y a tellement de paramètres à tenir en compte. Les expériences de retours volontaires en Afrique sont toutes mitigées, que ce soit l'exemple ancien du Libéria ou d'autres expériences plus récentes comme la colonie de Shashamane en Ethiopie et la communauté des Jah à Ouiddah (Bénin). Autant la migration récente des Afro-caraïbéens est un choix concerté, militant, conscient, autant une publicité sur le thème "L'Afrique accueille ses enfants perdus" peut avoir des conséquences incontrolables.  C'est une question passionnelle et très sérieuse et j'ai le sentiment que Abdoulaye n'en a pas mesuré la portée.

Bref, en 10 mn il était difficile de discuter en profondeur de tout cela. Peut-être que vous donnerez votre avis...Je l'espère.

 

Soutenir Haïti au Sénégal : Pour une éthique de la solidarité sud-sud

Angèle le visage rêvé d'Haïti
Angèle le visage rêvé d'Haïti 

Le cataclysme qui vient de s'abattre sur Haïti pose à nouveau une question fondamentale sur la place que les Africains, en général, veulent tenir dans ce monde globalisé. Alors que partout dans sur la planète, les populations, les gouvernements et les grandes institutions réagissent à la crise, la tendance sous nos latitudes est à la tranquille compassion. Comme si le "Ndeysaan" allait suffire aux Haïtiens à faire face à ce désastre. C’est un sentiment de révolte et une gêne évidente qui m’animent quand je pense à la réaction globale dans mon pays. La tendance spontanée à la pitié est quelque chose de fondamentalement inscrit dans la conscience humaine. Même un philosophe aussi pessimiste que Schopenhauer reconnaît que le sens profond de l’amour universel, c’est cette pitié que nous éprouvons systématiquement devant le spectacle de la souffrance. Si les Grecs l’ont matérialisé avec l’Agapè, son équivalent existe aussi dans nos civilisations, que Ubuntu chez les Zoulous ou Yërëmendé chez les Wolofs. Il est entendu que beaucoup de Sénégalais éprouvent en ce moment ce sentiment-là. Mais doit-on en rester là ? Faut-il qu’à chaque fois que l’humanité est engagée dans un processus, nous en soyons réduits à regarder et à commenter ?

 

QUE SE PASSE-T-IL ?

 

Le sentiment de pitié doit être un motif et un point de départ pour l’action et donc vers quelque chose de fondamentalement plus grand. Dans la plupart des pays occidentaux en ce moment, en marge des actions menées par les gouvernements et les associations, la réaction des citoyens est admirable d’efficacité. Les gens se mobilisent partout dans l’espace public (Internet compris) pour transformer l’émotion spontanée en actes concrets. Pendant ce temps les attitudes observées au Sénégal (et dans beaucoup de pays africains, il va sans dire) sont les suivantes :

 

-       Nous sommes solidaires mais c’est la volonté de divine. Cette position n’appelle aucun commentaire.

 

-       Nous sommes solidaires mais étant pauvres nous-mêmes, nous ne pouvons pas aider. Cette posture, même si on peut lui concéder une certaine pertinence, n’est pas inattaquable. Il temps de montrer au monde que la solidarité des petits existe. Aujourd’hui, il faut reconnaître que le peuple sénégalais est pauvre mais pas misérable. Le Sénégalais moyen vivant à Dakar est capable de donner un paquet de « Mbiskitt », un kilo de riz ou de sucre, du savon, etc., en direction de Haïti. Il faut comprendre qu’en instaurant ce genre réaction en tant que peuple, nous arriverons nous même à développer une culture de solidarité dans notre pays. Faisons une projection dans l’idéal. Si tous les Sénégalais qui le peuvent font un don en direction de Haïti, même si l’acheminement des toutes les denrées ne se fait pas, celles-ci peuvent être redistribuées aux nécessiteux dans le pays. C’est comme cela que les choses fonctionnent dans les pays développés et à titre d’exemple, beaucoup de pays africains ont bénéficié par ricochet de l’élan de solidarité post-tsunami.

 

-       La troisième réaction se situe dans le prolongement de la seconde. Nous voulons bien mais comment faire. Cette situation montre malheureusement  les carences au sein de nos institutions. Dans un contexte de turbulence, les citoyens ont toujours tendance à s’appuyer sur l’Etat. Le rôle de l’Etat dans ce contexte, c’est d’apporter des réponses adaptés et fiables aux questions que se pose le citoyen. Je n’ai encore vu nulle part dans la presse des déclarations émanant du sommet de l’Etat, nous disant quelle est la position du Sénégal face à la catastrophe qui touche Haïti. Il ne s’agit pas du Sénégal certes, mais est-il besoin de rappeler les liens symboliques que nous avons avec la première république noire du monde ? Quand bien même Haïti serait aux antipodes, cela justifie-t-il ce silence coupable ? Notre gouvernement serait la première à appeler à l’aide internationale si une telle catastrophe s’abattait sur nous. Certes le Sénégal a par le passé fait preuve de solidarité face à des catastrophes humanitaires. Mais ce dont il est question ici, c’est la capacité de réaction d’un pays, dans un monde où l’information circule de manière exponentielle. Il ne s’agit pas de réagir de manière précipitée ou improvisée (d’où la nécessité d’avoir ce que les communicants appellent un dispositif de veille molle pour répondre de manière rapide à tout événement de ce genre). Il ne s’agit pas non plus de faire de la communication institutionnelle et d’envoyer une aide tardive et obsolète en Haïti pour voir le nom du pays figurer parmi les bienfaiteurs. Il s’agit de fédérer des énergies et de (trans)former les populations pour qu’elles deviennent des acteurs positifs de la solidarité internationale. C’est une culture de masse à mettre en place. Devant l’absence de réponse de l’Etat, la conscience politique des citoyens doit se superposer à leur inclination spontanée à la pitié pour institutionnaliser cette culture de solidarité. Les spécialistes de la communication politique anglo-saxons appellent cela the grassroots movements (littéralement « à la racine de l’herbe »), c'est-à-dire des mouvements spontanés de citoyens qui mènent une action sociale ou politique hors du cadre défini par l’Etat et des influences des structures centralisées de pouvoir.

 

Comment agir ?

 

Il suffit d’organiser des points de collectes de denrées dont Haïti a besoin en ce moment. Dans chaque ville, on peut récupérer de l’eau minérale, du sucre, du riz, du mil, des vêtements, etc.  Il est vrai que les problèmes que pose l’absence d’infrastructures rend très difficile une telle opération dans toutes les régions du Sénégal ; mais je suis d’avis que si quelques bonnes volontés se dévouaient à Dakar, à Thies à Ndar, pour établir ces points de collectes, nous seront tous surpris la générosité de notre peuple. Le second volet de cette action, c’est de solliciter les ONG déjà présentes dans notre pays pour stocker ces denrées qui ne sont pas périssables et ne posent donc aucun problème de conditionnement. Si tout le monde travail main dans la main, le Sénégal peut apporter quelque chose à Haïti. Il me paraît logique que l’acheminement de l’aide sénégalaise à Haïti soit tout à fait dans les cordes de nos autorités. Non seulement, l’Etat du Sénégal dispose d’un avion qui a servi à des missions beaucoup moins importantes, mais un budget dégagé pour une catastrophe touchant un pays ami, choquerait moins les Sénégalais que certaines dépenses. Si les Sénégalais développent leur solidarité naturelle, leur Etat suivra.

 

Les populations peuvent aussi directement solliciter les ONG et les inciter à ouvrir un fond de solidarité en direction d’Haïti. Si un Sénégalais donne 500 francs CFA, il n’est pas besoin de sortir de polytechnique pour réaliser que ce sera quelque chose d’énorme pour Haïti. Il m’avait semblé hier avoir vu qu’une institution sénégalaise mettait au service d’Haïti un numéro de compte, mais j’ai dû voir cela en rêve, car ce matin il m’était impossible de retrouver ces informations. Certes, cela n’empêche pas nos concitoyens de s’adresser directement aux organisations les plus représentatives pour proposer leurs dons. Nul doute que certains ont déjà effectué cette démarche, comme la plupart des Sénégalais vivant à l’extérieur.

 

Il arrive des moments dans l’histoire d’un pays où les citoyens ont l’occasion de donner une leçon d’éthique à leurs élites. Il arrive des moments qui sonnent comme des opportunités pour un peuple de montrer sa grandeur morale.  Nous ne pouvons pas nous complaire dans le fatalisme et la position de l’eternel assisté. A nous seuls, le Sénégal, nous ne mettrons pas fin aux souffrances du peuple haïtien. Cela ne nous dispense pas d’agir, cela n’excuse pas notre indifférence en acte. En ce moment même en Haïti des gens sont en train de crever et c’est cela réalité profonde de ce tremblement de terre. Tous les discours de solidarité sont bien dérisoires à cet instant, si on ne fait pas notre possible pour nous rendre utiles.  Donnons un peu au reste du monde, car nous avons déjà beaucoup reçu du monde et nous en aurons peut-être besoin un jour. Les citoyens des grandes puissances qui se tournent aujourd’hui vers Haïti, au-delà de la simple valeur éthique de leurs actions, nous donnent une leçon de plus sur le sens de l’intérêt collectif. C’est moralement indigne de prétendre être un peuple magnifique, avec des valeurs magnifiques, un peuple prompt à fustiger les tares de l’Occident, à brandir les valeurs de solidarité religieuse, et de ne jamais lever le moindre petit doigt pour diminuer arithmétiquement la souffrance du monde.

 

 

Je suis Haïtien...

Hommage à Haïti... 
Je suis tellement révolté! Dame Nature, Haïti en avait-il besoin?

 

BONNE ANNEE A TOUS

NEW YORK REVEILLON 

Meilleurs voeux et bon courage car y a du travail...

 

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